Portrait

« Je n’aime pas entendre que tout est perdu d’avance »

Préparer le bac n’empêche pas de s’impliquer pour la planète. Gabrielle Demoutiez le prouve avec brio, aussi bien en tant qu’éco-déléguée de son lycée qu’au niveau national.


Résoudre des problèmes d’algèbre, plancher sur la philo, filer au labo de sciences et… mener des actions écoresponsables. Voilà le quotidien de Gabrielle Demoutiez au lycée des Flandres, à Hazebrouck (59), près de la frontière belge. Depuis un an, l’élève de terminale scientifique est éco-déléguée dans son établissement. Mieux, elle est aussi l’une des deux éco-délégués élus au sein du Conseil national de la vie lycéenne, une instance de dialogue où les élèves sont associés aux décisions du ministère de l’Éducation nationale. « J’y porte des projets en faveur de la biodiversité, pour la promotion des écogestes, pour diminuer l’impact énergétique des établissements, etc. », liste avec enthousiasme Gabrielle Demoutiez. À tout juste 17 ans, cette nordiste prend son rôle très à cœur. « C’est une grande responsabilité qui m’apporte un vrai épanouissement personnel », confirme-t-elle. Mais elle est loin d’être écoanxieuse comme d’autres de sa génération. La lycéenne est avant tout une optimiste : « Je n’aime pas entendre que tout est perdu d’avance. Si on agit ensemble, on peut changer les choses. »

Jury du Prix de l’action éco-déléguée

Optimiste ne signifie pas naïve. La jeune femme sait qu’il faut sans cesse prêcher la bonne parole et montrer l’exemple. Avec sa casquette d’éco-déléguée nationale, elle a participé à un groupe de travail pour l’élaboration d’une charte de sensibilisation aux menaces qui planent sur les mers et les océans, poussant même au lancement d’une journée nationale dédiée à ces enjeux dans tous les lycées de France. Autre exemple, dans son lycée cette fois : fin juin, Gabrielle Demoutiez a collecté 150 manuels scolaires auprès de ses camarades de fin de première. Elle les redistribuera dès la rentrée prochaine aux nouveaux élèves de première. Une initiative « récup’ » et solidaire.

Comme une évidence

D’où vient cet engagement ? « Il n’y a pas vraiment eu de déclic. C’est une évidence de m’impliquer pour préserver la planète », indique cette adepte du skate-board, passionnée par les livres, le ciné, la photo et la nature. À la maison, c’est elle qui motive ses parents, son frère et sa sœur à adopter les écogestes. Mais elle n’est pas engagée dans un parti politique, préférant « se forger elle-même son avis ». L’an prochain, elle penche pour Sciences Po ou une licence de droit. Et plus tard ? Elle ne sait pas encore quel métier l’attire vraiment.
Pour le moment, entre la préparation du bac et son travail dans une friterie le week-end, l’éco-déléguée a surtout une idée en tête, à laquelle elle consacre beaucoup de son temps libre depuis quelques mois : « Un projet de lutte contre le gaspillage alimentaire qui consiste à récupérer les repas non consommés du restaurant scolaire et à les distribuer à des personnes précaires. » Une idée qui pourrait voir le jour dès cette année au lycée des Flandres. Puis ailleurs en France ?